
Les Fermes AMAP’orte
Lettre d’information – Février 2015
Confidences nocturnes à la Grange aux belles… |
Il fait nuit, d’étoiles et de silence. La cloche résonne d’entre les bois nus, le vent chante doucement. Dormir, les animaux le font également. Rêvent-ils ?
Au jour durant, nos regards se croisent, nos mots, pour s’apprivoiser, pour vivre aux côtés de
l’autre…l’étranger humain… l’étrange animal domestiqué. Que connaissons-nous d’eux, eux de nous ? que pensent-ils?
C’est la nuit, les troupeaux digèrent les mets apportés avec attention. Et quoi d’autre ?
Le spectacle quotidien des bipèdes devant eux ; les mélodies terrestres du temps ; les battements de la vie qui les entoure ; le ressac d’une routine hivernale à l’ombre des bâtiments, d’un coin de terre humide…
Peut-être songent-ils en plaisirs du présent, en une grande liberté chimérique, en d’espaces infinis, en de banquets herbagers pantagruéliques, en de perpétuels congés payés….en rien….
Sont-ils heureux ? Souci permanent de nos existences fermières : le bonheur d’être ensemble au monde.
Alors que s’est-il passé pour la Grange aux Belles l’année écoulée ?
De l’intense, de l’humide, du tendu et du léger, les ingrédients pour se sentir vivre et vivre les sens.
Nous avons donc tenu la ferme à bout de bras au printemps, avec de la fatigue héritée de 2013, et une hygrométrie joyeuse.
Les vaches ont plutôt apprécié la blague, les truies également, ce qui est moins le cas des agneaux et
surtout des chèvres.
Le bilan laitier et fromager est limite pour notre petite économie fermière, avec une baisse de production
de 10%.
Nous sommes donc ravis que vous nous ayez suivis dans nos augmentations tarifaires début 2014 (+7%), qui avaient pour vocation de combler le déficit récurent de 2012 et 2013. Cela nous a simplement permis de stabiliser… le déficit à nouveau !
Que de questions donc sur ce que nous faisons, est-ce tenable dans le temps ? Pour nous, pour les animaux, et pour vous ?
L’année passée nous offrions 3 possibilités de corrections :
- nos tarifs (c’était donc fait),
- nos salaires (ça c’est l’ultime soupape de sécurité)
- et la conduite technique (botté en touche).
Depuis nos débuts en 2007, la ferme est construite sur différentes orientations volontaires :
- race à faibles effectifs (chèvre Poitevine, vache Maraichine, brebis Solognote/Belle-Ile, porc Longué),
- Autosuffisance alimentaire,
- Conduite extensive, avec un chargement d’animaux à l’hectare moyen, adapté à nos terres fragiles et de petites productivités,
- Agriculture biologique,
- Transformation, Vente directe en circuits courts (ferme, amap, magasins, collectivités, restaurants).
L’ensemble de ces paramètres est long à appréhender, c’est une dynamique, une découverte quotidienne car nous n’avons pas beaucoup de repères (personnels, liés à l’apprivoisement de la ferme, dans le paysage agricole environnant).
Nous y voilà donc : prendre à bras le corps nos choix et travailler à les perfectionner, les affiner, les changer. Nous prenons donc le parti d’être plus attentif ensemble, avec nos animaux, pour que chacun s’y retrouve (les bonhommes aussi) et de jouer une mélodie qui sonne juste.
Nous avons donc racheté 10 chevrettes poitevines pour travailler la productivité du troupeau (plus de lait/chèvre), et décidons d’offrir un nouvel « eldorado » aux brebis dans les Deux-Sèvres.
Nous travaillons actuellement sur une nouvelle organisation du pâturage caprin, dans le but d’atténuer les problèmes de parasites gastro-intestinaux auxquels elles sont si sensibles : augmentation du parcellaire disponible du fait de l’arrêt des brebis, accompagnement en formation technique sur le pâturage des chèvres (nb : 90% des chèvres françaises sont élevées en hors-sol). Cette problématique nous coûte beaucoup en production d’arrière-saison (baisse de lait en septembre/novembre) et sur l’état de santé des chèvres (le parasite en question, Haemonchus contortus, oh le joli nom !, est surnommé « suceur de sang »…nous vous laissons imaginer la suite !).
Autre étape en vue, moins glorieuse car éthiquement délicate : vendre les chevreaux au marchand à l’âge de 3/7 jours (direction l’usine à chevreaux). Jusqu’à présent nous engraissions les chevreaux jusqu’à 1 mois en les laissant avec leur mère, avant de les vendre à la boucherie. Il faut savoir 2 choses :
- les chevreaux sont indispensables à la production de lait,
- le prix de vente du chevreau est d’environ 20€, sachant qu’en 1 mois il en boit pour 50€ de lait
fromageable (soit 30€/chèvre de « déficit »), et qu’ils sont au nombre de 90…quand même.
Nous faisons donc ce choix en 2015, et ainsi de démarrer les fromages plus tôt (7j après la mise bas) pour soulager la ferme de ce surcoût, mais nous enlever aussi un plaisir et une éthique ! C’est un peu technique tout ça. Ce sont nos réalités et il nous semble important de vous les partager pour avancer ensemble sur cette drôle d’aventure qu’est la production de l’alimentation.
Et vous, qu’en dites-vous ? Et cette année passée ensemble ?
En espérant que les fromages aient pu vous procurer un peu de plaisir, nous continuerons d’y apporter
toute notre attention en cette nouvelle saison.
Vives pensées étoilées.
Adrien et Sylvain
Retour sur l’assemblée générale de l’AMAP du samedi 24
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L’Assemblée Générale de l’AMAP s’est déroulée le samedi 24 janvier 2015 de 15h à 17h30 à la maison de quartier de Soulanger (ou salle de Soulanger) à Doué La Fontaine.
Ce fut l’occasion de contempler la belle exposition du Parc naturel Régional Loire Anjou Touraine « ceux qui nous nourrissent » délocalisée pour l’occasion de la maison du parc de Montsoreau à la maison de quartier de Soulanger.
Le bilan de l’année passée et les échanges avec les producteurs présents ont rythmé l’après-midi.
Malheureusement le nombre des participants n’a pas été à la hauteur des efforts déployés par les membres du CA pour rendre ce temps formel dans la vie d’une association, simple et agréable, puisque seulement une trentaine de personnes se sont déplacées (une dizaine s’étant pour leurs parts excusées). On tâchera de faire mieux l’année prochaine car ce temps, trop formel pour certains, solennel pour d’autres, n’en demeure pas moins un temps fort de la vie de notre association. Alors d’ores et déjà on vous le dit : on compte sur votre participation en 2016 !
Élection et renouvellement des membres du bureau 2015 |
Lors du Conseil d’administration du 9 février 2015, et consécutivement à l’assemblée générale du 24 janvier 2015, a été procédé à l’élection des membres du bureau pour l’année 2015.
Cette année, un changement important à signaler : après 5 années passées à la présidence des fermes Amap’orte dont une, en tant que co-président, Jean-François HAULON a décidé de ne pas renouveler son mandat. Il reste, au demeurant, présent et investi au sein du Conseil d’Administration ainsi qu’au tutorat des contrats « fruits de Corse ». Un grand MERCI à Jean-François pour tout le travail réalisé en tant que président !
Le nouveau conseil d’administration s’établit comme suit :
Laurent NOUHAUD et Geneviève BELOT
présidents
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Le travail se poursuit pour encore et toujours améliorer le fonctionnement de notre AMAP mais aussi s’impliquer davantage dans la vie locale au travers de différentes initiatives (semaine européenne du développement durable ; manifestations locales ; débats….)
Visite de ferme chez Laurent et Dolorès COULONNIER :
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Laurent et Dolorès COULONNIER nous invitent à l’occasion de la saison des naissances à découvrir leur exploitation et le troupeau des agneaux :
Le samedi 14 mars 2015 après midi
(Les horaires vous seront précisés prochainement)
à la brunelière – 49360 SOMLOIRE.
Les visites de fermes font partie des liens privilégiés qui unissent les producteurs et les consom’acteurs que nous sommes en tant qu’amapiens. Découvrir l’exploitation, c’est mieux connaitre le métier de notre producteur, sa passion, ses contraintes. C’est aussi mieux appréhender les produits qui finissent dans nos assiettes.
A ne pas manquer ce mois-ci (on y sera !) : |
Vendredi 27 février 2015 à 20h30 – salle justice de Paix à Doué La Fontaine :
Rencontre avec ARAWAK – entreprise de café équitable
Café équitable ??? Vous vous êtes certainement posé la question de l’achat ou pas d’un café ou chocolat labellisé commerce équitable. Quelle est la réalité et l’incidence de votre choix?
L’Amap des fermes Amap’orte n’a pas fait le choix d’inclure le café parmi les produits proposés mais cela ne nous empêche pas de prendre un moment pour nous informer et discuter de ce qu’est un produit équitable.
Un jeune couple Franco-Colombien a créé l’entreprise Arawak.
Ils se proposent de nous parler de leur expérience en Colombie et en France, pour développer une filière de café, équitable et respectueuse de l’environnement. Nous vous invitons à une rencontre :
Le vendredi 27 février 2015 à 20h30
Salle de Justice de paix (à côté de la mairie) de Doué la fontaine
N’hésitez pas à en parler à vos amis et voisins.
Le Conseil d’Administration des fermes Amap’orte